La crise de la COVID-19 a mis en lumière la crise mondiale du logement.
Aujourd’hui encore, ce sont près de 1,8 milliard d’individus soit plus de 20 % de la population qui vivent dans des logements indignes.
Aujourd’hui encore, le nombre d’individus vivant dans des bidonvilles s’élève à 1 milliard tandis que 100 millions de personnes sont toujours sans-abri.
Aujourd’hui encore, ce sont les personnes vivant dans des conditions d’hébergement difficiles qui sont le plus durement touchées par la crise sanitaire.
Or d’ici 2030, le nombre de personnes vivant dans des logements inadaptés est susceptible d’atteindre les 3 milliards.
En cette journée mondiale de l’habitat, les membres du Réseau Habitat et Francophonie qu’ils soient opérateurs de l’habitat social, aménageurs, producteurs, bailleurs, sociétés coopératives d’habitat, financeurs, caisses de garanties… qui à ces divers titres contribuent à travers le monde à la mise en œuvre des politiques de logement formulent des recommandations fortes devant permettre d’atténuer la crise du logement :
- Interpellons les plus hautes autorités des Etats, des collectivités territoriales et des organisations internationales pour faire du logement une grande cause nationale et internationale ;
- Proposons la mise en place de mesures incitatives notamment l’allocation de ressources conséquentes aux instruments, outils et mécanismes intervenant dans le financement du logement ;
- Demandons aux Etats de prendre des mesures et de mener les réformes nécessaires pour la mise à disposition d’un foncier sécurisé et viabilisé (délivrance des titres définitifs dans un délai réduit, production de terrains aménagés et équipés, etc.) ;
- Demandons que les Etats mènent les actions nécessaires auprès des bailleurs de fonds pour inscrire le financement des logements au rang des priorités de développement notamment par la mise à disposition de ressources longues (au moins 20 ans) à des taux concessionnels ;
- Préconisons que les ressources mobilisées par les mécanismes de financement soient logées dans les banques dédiées au financement du logement ;
- Recommandons aux Etats, une meilleure convergence au niveau des acteurs publics et une synergie avec les acteurs privés en raison du caractère transversal de l’habitat ;
- Recommandons que le cadre réglementaire pour les institutions financières soit précis et homogène à l’échelle africaine régionale pour permettre notamment aux banques de l’habitat de jouer leur rôle au profit de l’intérêt général et comme instrument de développement ;
- Préconisons la poursuite des mesures d’allègement fiscal en faveur des promoteurs et des acquéreurs ;
- Préconisons la mise en place d’un fond de cautionnement alimenté par la parafiscalité sur les principaux intrants du bâtiment ;
- Préconisons la mise en place de mesures incitatives pour le développement de l’épargne nationale en faveur du logement.